Les origines du château remontent à 774, comme un titre de propriété, dont la copie figure au « Liber Aureus » (livre d’or de l’Abbaye d’Echternach) le prouve. En effet, suivant ce document Nebelungus offre à l’Abbaye d’Echternach, en 774, des terres avec accessoires et la main-d’œuvre de serfs.
Les origines du château remontent à 774, comme un titre de propriété, dont la copie figure au «Liber Aureus» (livre d’or de l’Abbaye d’Echternach) le prouve. En effet, suivant ce document Nebelungus offre à l’Abbaye d’Echternach, en 774, des terres avec accessoires et la main-d’œuvre de serfs.
Le 03/06/927, Maingaud et son épouse Hiletrude acquièrent auprès de l’Abbaye de Stavelot les terres avec les 146 habitants, en vue de développer la construction d’un château fortifié.
L’histoire de la seigneurie du château d’Esch-sur-Sûre peut se résumer en trois parties:
927-1292: 365 ans . L’histoire des créateurs («Dynasten»).
1292-1684: 392 ans. L’histoire des héritiers.
1684-1840: 156 ans. L’histoire des propriétaires étrangers.
Dans la première période, sont à relever les frères Heinrich I et Godfried I, qui ont tous les deux participé à la première croisade (1096-1099) sous Godfried de Bouillon. A relever aussi Robert II (cité entre 1220-1262), un chevalier puissant, qui est le premier seigneur d’Esch-sur-Sûre à avoir apposé son sigle sur un document.
Godfried (cité entre 1261-1291) est le dernier seigneur de la période de «Dynasten» et était le plus influant consultant à la maison des comtes de Luxembourg. Il a participé à des tournois comme celui de «Chauvency» en octobre 1285 où il a été décrit comme «le plus courtois que jamais n’aille, le plus franc et le plus gentil» (cit bertrex). Il est décédé en 1292, sans héritier. Le partage s’est fait le 20.04.1292 et a été scellé par le duc Friedrich von Lothringen et la comtesse Béatrice de Luxembourg et dont le document original (Chartre du Luxembourg n° 329) se trouve aujourd’hui aux archives d’Etat de Bruxelles. Suite à bien des disputes, le partage définitif s’est opéré le 30.05.1339.
Lors de cette période des «Dynasten» (10e - 12e Siècles, époque du romantisme) le donjon de la tour carrée a été construit avec quelques annexes tels des locaux de cuisine. Après le château s’est développé au fur et à mesure (12e – 15e Siècles, période gothique) et notamment entre 1150 et 1250 où les habitations côtés est et ouest ont été réalisées ainsi que du côté de l’accès actuel au château où la chapelle, les étables et écuries ont été construites.
A suivi une période de transformation (15e – 16e Siècles, période de la Renaissance) pendant laquelle, suite à l’apparition de la poudre à canon (1413) et, notamment sous le régime des puissants seigneurs de Cronenburg et de Rodermacher, les fortifications périphériques ont été réalisées. Ainsi, les murs d’enceintes, qui sont encore visibles au Gruef (rue des Remparts), et les tours de fortification ont été érigés. Il est à relever notamment la tour de défense près de la Sûre côté ouest ainsi que la tour ronde (Lochturm) côté ouest. La grande ouverture arrière du Lochturm, actuellement encore bien visible, avait à l’époque des raisons stratégiques. En cas de prise de cette tour par un éventuel assaillant, cette ouverture côté château permettait de la contrôler à partir du château et de tirer dessus à partir du château et ce afin d’éviter que le château puisse être attaqué à partir de cette tour.
A partir du 16e Siècle débute la période de déclin. Même si le château d’Esch-sur-Sûre n’a pas été démantelé officiellement, ce sont les gens du village qui ont démonté les pierres des constructions pour les réutiliser dans leurs propres habitations dans le village. Jusqu’en 1891, les bâtiments délabrés étaient encore habités par 14 propriétaires distincts. Le 27.07.1893, l’Etat luxembourgeois est devenu propriétaire et a délogé les habitants. Le 11.09.1902 un égyptien, Martin Riano d’Hutzt a acquis le château en ruine auprès de l’Etat pour 1.000 francs. Il engage l’architecte Charles Arendt, qui fait des levés documentés du château, mais, indépendamment de la reconstruction de la chapelle et de plusieurs travaux de reconstruction, les travaux s’arrêtent en 1907 probablement pour des raisons financières.
Des travaux de restauration ont de nouveau été entrepris depuis 2005 par le Service des Sites & Monuments Nationaux, à l’initiative de la conservatrice Christiane Steinmetzer. A noter cependant que durant les années ’80, des fouilles archéologiques avaient déjà été effectuées sur le site par ce même service et à l’initiative de M. John Zimmer. Contrairement à certains dires, l’Etat luxembourgeois n’est officiellement redevenu propriétaire du site qu’en 2005 suite à une procédure spéciale. Le château d’Esch-sur-Sûre n’a d’ailleurs été classé Monument National qu’en 2006.
Chaque fois qu’un membre de la famille du seigneur était mourant, on pouvait entrevoir à travers les fenêtres éclairées du château la présence mystérieuse d’un vieux prêtre qui célébrait la messe. Le prêtre, paraît-il, est un vieil ancêtre de la famille du seigneur, mort depuis longtemps, qui, ainsi, annonçait que bientôt il y aurait un décès. Chaque fois que le mystérieux prêtre célébrait la messe, Dieu accordait sa grâce au moribond.
Le seigneur avait un vieux chasseur qui lui livrait plein de gibier. Un jour, en ramenant une biche, les deux se mirent à bavarder dans le jardin du château alors que, soudain, le chasseur s’est interrompu: «Regarde là-bas au ‘Groussebësch’ un lièvre joue sur un rocher, celui-là je vais l’abattre par dessus mon dos » et il se retourne dos à la forêt, met le fusil sur son épaule et abat effectivement le lièvre. «Si tu es un sorcier», crie le seigneur, «alors je ne veux plus de tes services, pars immédiatement!».
Depuis ce jour, chaque nuit, un fantôme apparaît au château d’Esch, qui fait un vacarme énorme dans les différents locaux. Ceci continua pendant de longs mois jusqu’à ce que le seigneur apprenne par un vieux prêtre que pour le chasser il faut blesser son ombre. Ainsi, le seigneur, aidé des plus vaillants de ses serviteurs, a posé lors d’une nuit de pleine lune un seau d’eau dans une des salles où le fantôme avait l’habitude de passer. Muni de lances, ils ont encerclé le seau d’eau et, lorsqu’ils aperçurent l’ombre du fantôme, ils ont enfoncé leur lance dans l’ombre du fantôme. L’ombre a laissé tomber quelques gouttes de sang et, depuis cette nuit-là, le fantôme n’est jamais plus revenu.