Après 3 années de batailles interminables, ce sont les restes de la grande armée décimée, affamée et mourant de soif, que Godefroi de Bouillon et ses alliés ont finalement amenés à faire le siege de Jérusalem.
Au matin du 15 juillet 1099, le beffroi, fait de bois charpenté et recouvert de peaux d’animaux trempées contre les incendiaires grégeois, est poussé contre le mur Nord de la ville. Simultanément des échelles d’assaut seront dressées de part et d’autre de la tour mobile.
L’attaque sera menée par l’intrépide Godefroi et sont frère Eustache. Depuis le rampe abaissée, Létold et Gilbert de Tournai réussiront les premiers à prendre pied sur les remparts farouchement défendus.
S’ensuivra la prise de la ville, où les croisés incapables de faire la différence entre Coptes, Arméniens, Chrétiens d’Orient, Juifs et Musulmans, massacreront tout le monde au Credo de «Tuez-les tous Dieu retrouvera les siens».
Le soir venu, des centaines de chevaliers profondément croyants se retrouveront agenouillés au pied du St. Sépulcre serrant en guise de croix, leur épée ensanglantée, symbole de la chevalerie au début de cette grande épopée des croisades.
Ils sont caparaçonnés de plaquettes d’acier, ou revêtus d’une «broigne en maille treslie» la fameuse cotte de mailles portés en guise de protection du corps sur un vêtement de cuir ou d’étoffe matelassée.
La tête couverte d’un «camail» est revêtue du casque en fer forgé à nasal. La «barbe» rabattable pour protéger la face sera de courte durée car inconfortable.
Confrontés à la chaleur accablante du Proche-Orient, les guerriers «francs», à l’instar de leurs homologues «sarrasins», couvriront vite leurs carapaces en fer aciéré par des étoffes.
Au combat, ils porteront leur redoutable grande épée à double tranchant, mais, à cheval ils se battront principalement et ceci pour la première fois, la lance solidement calée sous le coude, pour porter un coup d’estoc capable de transpercer un adversaire malgré sa cotte.
Leur flanc sera protégé par un long bouclier fait de bois et de cuir naturel recevant en cette fin du 11ème s. parfois quelques signes distinctifs qui, par nécessité stratégique de reconnaissance deviendront les armoiries nobles.
Faisant face aux croisés les «Sarrasins»sont un fait une multitude de tribus aux mouvements religieux disparates et souvent opposés.
Jérusalem sera prise aux Seljukides turcs, l’année précédant l’assaut des troupes occidentales, par les Fatémides égyptiens. Face à l’invasion des «infidèles» venus de l’Ouest, l’ennemi principal des défenseurs sera leur désunion.
Turc ou Egyptien, le combattant oriental reste un farouche adversaire. Maniant avec dextérité la
lance et surtout le petit arc à réflexe très maniable à cheval, il se bat revêtu d’une armure beaucoup plus légère, laissant une bonne liberté de mouvements.
Il porte un casque à nasal souvent peint ou entouré d’étoffe arborant la marque de son grade. Le torse est bien protégé par une cuirasse en lamellé. L’épée légèrement courbée en acier espagnol est à simple trenchant accompagnée d’un petit bouclier rond souvent en osier.
Pour sa protection spirituelle des inscriptions coraniques ou profanes seront directement peintes sur son équipement ou portée sous forme de bandes d’étoffe cousues, les «tiraz».
Au XIe siècle, les propriétaires du château d’Esch-sur-Sûre, à savoir les frères Heinrich et Godfried I, avaient acquis un pouvoir important dans la region et leurs propriétés couvraient un grand territoire allant jusqu’aux portes de Diekirch. Ils s’associeront à Godefroi de Bouillon pour participer à la 1ère Croisade de 1096 à 1099.